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Ce n'est qu'un début !

CE N'EST TOUJOURS QU'UN DÉBUT !

 

La dynamique engagée autour de l’occupation de la place de la République à Paris n’a pas pris fin. Elle ne prendra pas fin de si tôt !

Nous sommes toujours des centaines et parfois des milliers à participer assidûment, chaque soir, à la grande assemblée, et chaque jour aussi nombreux que les premiers jours à animer les réunions des différentes groupes.

Quelques idées fondamentales tombent sous le sens de la grande majorité des participants.

La lutte contre le projet de loi Travail du gouvernement n’est qu’un point de départ à une lutte nécessairement plus globale contre notre régime de propriété et de domination capitaliste.

Nous ne voulons pas « butter » notre lutte au simple retrait du projet de loi du gouvernement Valls. Nous remettons en cause l’ensemble des conditions d’exercice du pouvoir d’une minorité au service de la minorité.

C’est pourquoi nous n’en sommes qu’au début du mouvement.

Si une partie des initiateurs de Nuit debout et des participants s’accorderont sur un programme de réformes partielles de notre régime, l’esprit général les contredit.

Nous voulons la démocratie dans l’entreprise, nous voulons nous émanciper complètement des rapports qui subordonnent les employés à leur employeur.

Aujourd’hui, contester l’autorité de l’employeur est passible d’un licenciement pour faute grave ! Aujourd’hui, le cadre qui critique la stratégie économique de son entreprise est passible de licenciement pour faute grave ! Aujourd’hui, c’est la dictature patronale !

Nous posons la question de l’appropriation collective ou sociale des moyens de production. 

Nous posons la question d’une rupture aussi complète avec le système de démocratie représentative qui apparaît de plus en plus clairement comme un outil de soumission du peuple à une oligarchie.

C’est l’évidence, pour gagner la maîtrise sur notre travail et sur la production qui nous permettra de répondre aux besoins sociaux en étroite cohérence avec les équilibres naturels de notre écosystème, nous devons rompre avec la logique de la rentabilité et de profit capitaliste.

Doit être aboli le droit de propriété bourgeois par lequel une minorité subordonne à sa logique d’enrichissement et d’accumulation mortifère toutes les forces de production changées en autant de forces de destruction de notre environnement, de notre santé et de milliards de vies humaines !

Au droit de propriété bourgeois correspond le monopole de la représentativité de la nation par les élites bourgeoises du gouvernement, de l’Assemblée nationale, des conseils généraux et de la haute fonction publique !

Nous cherchons les formulations les plus exactes. Quelles définitions et interprétations donnons-nous aux profonds et prestigieux mots d’ordre du mouvement ouvrier et communiste ; abolition de la propriété privée, abolition du salariat !

Quels mots expriment le mieux cette volonté, que nous avons en tant que travailleur, consommateur et habitant, de reprendre la main à l’échelle de toute la société ? !

Pouvons-nous résumer nos propositions dans les termes de nationalisation et de socialisation de la propriété ? Comment lier l’autonomie « comme principe de gouvernement » avec l’égalité sociale ?

Devons-nous plutôt lier les objectifs d’autogestion ou de copropriété d’usage, de propriété collective, de propriété commune, ou de gestion collective et autonome d’un côté avec la nécessité d’une socialisation des richesses sociales ou d’une socialisation des salaires (des revenus) ?

Comment rallier la grande majorité du peuple à la perspective du socialisme ? Comment ne pas retomber dans les conceptions totalitaires d’un communisme pensé sur le modèle de la communauté et de la subordination de l’individu au Tout ?

Quelle modèle alternatif à la mondialisation capitaliste qui soit à la fois un modèle universel de coopération et un modèle de respect de l’intégrité des personnes, des communautés familiales, des groupes culturels, des peuples, des nations et de leur libre fédération ?

Comment dissiper les confusions encore très vivaces autour de l’abolition de la propriété privée ?

Quelle distinction faisons-nous entre le droit de propriété d’un particulier sur ses biens personnels et le droit de propriété social sur les moyens de production ?

Comment se construisent les rapports d'échange entre unités de production et de consommation, une fois remis en cause la propriété bourgeoise ?

Beaucoup de questions, beaucoup de réponses. Les échanges continuent. Les conceptions s’affinent. Il en restera beaucoup de chose.

Nous réfléchissons le grand projet de Libération.

Dans les mois et les années à venir, nous produirons des nouveaux matériaux de développement de la pensée socialiste.

Nous serons au point face à nos contradicteurs. Avec des armes nouvelles, nous partirons à la conquête idéologique du peuple !

Dès aujourd’hui, nous sommes d’accord sur l’essentiel. Nous sommes d’accord sur une plateforme.

Nous sommes d’accord pour défendre cette Plateforme et traduire ses objectifs généraux en autant d’objectifs intermédiaires, en fonction du rapport de force, en fonction des solidarités existantes sur le terrain de l’entreprise ou du quartier.

Nous sommes d’accord pour développer notre activité en cohérence avec l’esprit de Plateforme2016.

Nous sommes décidés à confirmer nos intuitions, à faire évoluer la plateforme en même temps que nous vérifierons nos propositions à l’épreuve des échanges, de nos recherches et des actions directes du quotidien.

La Plateforme2016 devient un nouveau cadre pour nous associer, faire avancer les idées d’une Révolution au XXIe siècle, matérialiser nos idées dans la lutte d’entreprise ou de quartier pour renforcer pas à pas l’entraide, la solidarité et la coopération entre les parties du peuple qui se libère.

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